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Une élimination avec des regrets


Antoine Dupont a été en échec face à la défense du Leinster. (F. Faugère/L'Équipe)
Antoine Dupont a été en échec face à la défense du Leinster. (F. Faugère/L'Équipe)

Ce dimanche, le Stade Toulousain affrontait l’équipe du Leinster à l’Aviva Stadium. Pour cette nouvelle demi-finale entre les deux équipes, la jeune garde des Rouges et Noirs n’a pas résisté à l’expérience des joueurs irlandais. Battus sur le score de 30-12, faisons le point sur cette rencontre, sur le parcours du club français et sur la suite.


En tant que dernier club français représenté en Champions Cup, le Stade Toulousain avait fort à faire face au tenant du titre. Et le match a été à sens unique pendant la quasi-totalité de la rencontre. Si les deux premières minutes ont été démonstratives du niveau des hommes d’Ugo Mola, la suite est faite de possession irlandaise, erreur de discipline, plaquages manqués et inefficacité offensive. Un coup d’envoi de Sexton sur Akhi lance les hostilités avec une succession de temps de jeu de Toulouse et 3 minutes de possession sans relâche qui aurait mérité plus de 3 points. Au bout de 11 minutes de jeu, les deux équipes sont dos à dos sur le score de 3-3. Et c’est le moment que choisit les irlandais pour accélérer et envoyer Lowe derrière la ligne d’en-but. Un nouvel essai du demi-de-mêlée Mcgrath met ses coéquipiers à l’abris d’un essai transformé des haut-garonnais. À la mi-temps, le Leinster a un break d’avance avec 11 points d’avance mais tout reste à faire et après le match tonitruant la semaine précédente, Toulouse peut encore revenir. Très vite, Thomas Ramos rapproche un peu plus les siens au score. Puis à la 52eminute, Fardy plante le troisième essai et envoie son équipe vers une finale désormais promise. Une pénalité de chaque côté scellera le score et confirme la qualification des coéquipiers de Sexton pour une finale face aux Saracens.



Un manque d’expérience mais une leçon


La bande de Mola était outsider face à son adversaire. Si en face il s’agissait presque de l’équipe nationale d’Irlande avec 13 joueurs sélectionnés. Les toulousains eux n’avait 0 expérience à un tel niveau Sauf Maxime Médard, seul rescapé du titre de 2010. Depuis le début de la saison de Coupe d’Europe, ce manque d’expérience ne se voit pas et au contraire il est compensé par une audace et une envie débordante. Avec une poule plus que relevée et des adversaires habitués à cette compétition, les puristes ne s’attendaient pas à voir cette équipe à un tel niveau et obtenir un billet pour les quarts de finale. Un succès renversant à domicile face à ces mêmes Leinster-men fait office de références. En quart de finale, le Racing 92 a constaté à leur dépends que l’expérience ne fait pas tout. Dans un match mal engagé après un carton rouge, le Stade Toulousain a su s’imposer avec le cœur et son jeu caractéristique. Mais ce dimanche ce n’était pas une simple équipe de Coupe d’Europe, c’était le tenant du titre et l’équipe avec le même nombre de titre dans cette compétition. Alors cette fois-ci l’expérience a parlé et la province irlandaise n’a laissé aucune chance aux jeunes d’en face.


Des coups de cœur


L’homme du match a été désigné sans hésitation avec le match qu’il a fait. Johnny Sexton a inscrit 12 points de son équipe et a su mettre ses coéquipiers sur la bonne voie. Même si, pour son retour à la compétition depuis le Tournoi des 6 Nations, en face de lui ce n’était pas n’importe qui. Antoine Dupont avait fort à faire mais il n’a pas semblé stressé par l’évènement et son adversaire du jour. Le prodige français s’est montré sous un beau jour avec toujours ses crochets de feu qui lui ont permis de se sortir de pas mal de situations et il a su alterner son jeu pour lancer les attaques toulousaines. Tout comme son compère du jour à la charnière. Bézy n’a pas été étincelant mais a su porter son équipe et l’a régulé. Un Kolbe en forme mais peu servi. Le feu follet toulousain n’a pas eu beaucoup de ballons à se mettre sous la dent et sur les seuls qu’il a eu à négocier, il a cassé des plaquages, a fait avancer son équipe et mis à mal la défense du Leinster. Les 8 de devant ont su rester sur la continuité de la saison avec une grosse densité et activité tout le long du match. Pour sa première demi-finale de Coupe d’Europe, Peato Mauvaka n’a pas été impressionné par l’enjeu et l’adversaire. Des lancers en touche toujours bien fait, une tenue en mêlée incroyable et des courses ballons en main toujours dans l’avancée. À ses côtés, la troisième ligne avait-elle de l’expérience avec Kaino entouré par Tekori et Elstadt. Ce dernier est sûrement le toulousain le plus en vue sur ce match. Des montées défensives agressives et surtout toujours efficaces, des plaquages dévastateurs, des percussions qui ont assis les défenseurs irlandais.



Des coups de blues


Il faut toujours respecter l’arbitre mais sur ce match, la performance de Wayne Barnes est largement discutable. Le match n’aurait pas changé pour autant mais le cours du match aurait été différent. Depuis de graves accidents, les arbitres et les entités de l’arbitrage prônent la sécurité des joueurs, les plaquages hauts et dangereux mais sur ce match une nouvelle fois certaines actions auraient mérité de plus amples sanctions. Et des deux côtés ; une cravate sur Dupont, un plaquage dangereux sur Ntamack devant la ligne, une percussion avec le coude en avant … et j’en passe. Ces actions n’auraient certainement pas pu permettre aux stadistes de s’imposer mais au moins de rendre la copie de Mr l’arbitre plus propre. L’un des faits du match est celui du carton jaune contre Robbie Henshaw. Sur cette incursion toulousaine dans le camp irlandais, le centre de ces derniers vient taper volontairement dans le ballon pour annihiler l’action rouge et noire. Un carton jaune mais pas d’essai de pénalité, l’arbitre jugeant qu’à un mètre de la ligne Charlie Faumuina (1, 85 m et 130 kg) se serait fait renverser par Johnny Sexton (1, 88 m et 90 kg), qui n’est pas le meilleur plaqueur.

Côté joueur, Thomas Ramos a été auteur d’un 100 % au pied mais une performance en demi-teinte. Des duels aériens perdues, des touches non trouvées et un rendement sur les relances qui n’est pas dans son habitude. Yoann Huget très peu en vue sur ce match malgré une percée dans la seconde partie du match.


La stat du match


Un 0 au nombre d'essai côté toulousain sur ce match. C'est très rare cette saison pour le souligner. Mais face à une grosse défense irlandaise les joueurs rouges et noirs n'on pas su aller derrière la ligne. Un certain manque d'efficacité qu'on avait pas connu chez eux depuis le début de la saison.


Et maintenant ?


Le Stade Toulousain avait l’effectif pour rêver au doublé tant attendu par les supporters mais il attendra encore un an. Ugo Mola et son staff en avait parlé en amont ; « Cette défaite sera un coup dur pour le groupe dans cette saison, mais pour un si jeune groupe c’est énormément d’expérience. » La jeune génération des Rouges et Noirs ne vit que sa première saison et déjà elle est extraordinaire. Une saison de Top 14 incroyable avec une série de 14 matchs sans défaites et une première place du championnat bien acquise. Un parcours européen digne de la grande époque avec une qualification en quart de finale, un match contre le Racing de grande envergure et certes une demi-finale avec des regrets. Mais il y a tellement plus dans cette défaite. Le Stade Toulousain fait de nouveau peur en Europe. Il ne faut pas le cacher. Mais surtout cette saison, les joueurs haut-garonnais ont de nouveau fait vibrer les supporters, ils les ont fait se déplacer et faire trembler les murs des stades.



Désormais, place au championnat et aux phases-finales parce que Toulouse est encore bien parti pour prétendre au Brennus, disparu dans la ville rose depuis 2012.


Et pourquoi pas permettre à certains joueurs de pouvoir rêver à nouveau en bleu ?


B.R

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