En ce week-end de Coupe d’Europe, un quart de finale avait lieu sur le terrain de La Défense Arena à Paris. Le Racing 92 affrontait le Stade Toulousain pour une place en demi-finale mais tout ne s’est pas passé comme prévu, un scénario à couper le souffle. Revenons sur cette rencontre.
Depuis 14 rencontres en championnat, le Stade Toulousain est invaincu et impressionne avec des performances XXL et un effectif pléthorique. Le Racing 92 revient à son meilleur niveau avant les phases finales avec de beaux résultats et un jeu total. Toutes ces données donnaient l’avantage à aucune des deux équipes et toute la semaine précédente le titre de favori a été échangé de part et d’autre. Un match tant attendu par les deux équipes mais aussi par tous les supporters toulousains et parisiens. Une rencontre pleine d’attente, lorsque nous voyons le jeu des deux clubs français, le jeu total s’annonçaient de mise. Mais le scénario du match ne pouvait pas s’imaginer par aucun puriste du rugby.
Une première mi-temps étouffante
Les cinq premières minutes du match ont tout de suite donné le ton. Et dès la 7eminute, Maxime Médard envoie le prodige Antoine Dupont derrière la ligne d’en but du Racing pour inscrire le premier essai du match et ouvrir le compteur rouge et noir. Une action amorcée par Médard et Kolbe avec Dupont à la conclusion, le jeu à la toulousaine montre toute son efficacité. Après une pénalité de Machenaud, Finn Russel intercepte une passe d’Holmes et envoie Teddy Thomas marquer un essai pour relancer son équipe. Le Racing agit en contre et surtout en réaction du jeu toulousain. Le premier tournant du match arrive à la 24eminute, Zebo réalise un festival sur l’aile, transmet à Imhoff mais un placage haut de l’ouvreur toulousain vient stopper l’action. Sur l’action, le placage de Holmes est revu à la vidéo par le corps arbitral et l’arbitre central sort un carton rouge pour un placage dangereux à l’épaule au niveau du cou. Le Stade Toulousain va devoir finir la rencontre à 14 contre 15, la solidarité ne suffira peut-être pas. Mais c’est dans des moments comme ça qu’une équipe se dévoile. En face, Thomas reçoit un carton jaune pour une faute devant la ligne et les deux équipes sont au même niveau. C’est le moment que choisi le club haut-garonnais pour accélérer et vient marquer un deuxième essai par l’intermédiaire de Médard. Puis place au phénomène français, Dupont s’infiltre et s’échappe pour marquer le 3eessai des toulousains.
La mi-temps arrive à point nommé pour le Racing, les joueurs ciel et blanc jouent à réaction et face au panache des adversaires du jour ça ne suffit pas.
Une fin de match à suspens
Au retour des vestiaires, le staff du Racing décide de changer 4 joueurs d’un coup pour inverser la tendance du match. Le club parisien revient à trois points de Toulouse, 16-19. Mais un nouveau tournant arrive, depuis le début du match Teddy Thomas est l’attaquant privilégié des racingmen et il se blesse sur un placage de Pita Akhi non-dangereux. Sur une interception, Lucas Tauzin et Sofiane Guitoune viennent mettre à mal la défense parisienne et oblige Imhoff à la faute et à prendre un carton jaune. Le score est portée à 16-22 toujours en faveur de Toulouse mais le Racing pousse les joueurs adverses dans leurs derniers retranchements. Et Camille Chat vient relancer totalement la partie avec un essai en coin mais la transformation de Machenaud passe à côté, le Stade Toulousain reste devant d’une petite longueur. La fin du match est étouffante, un essai de Nakarawa refusé pour une faute en touche, le ballon gardé par les parisiens et au final sur une ultime sortie de balle Richie Gray permet la récupération du ballon. Le match se termine enfin !
Le Stade Toulousain se qualifie pour les demi-finales de la Coupe d’Europe. Au terme d’un match époustouflant qui a tenu toutes ses promesses, le club haut-garonnais vient créer l’exploit de l’emporter à l’extérieur qui plus est à 14 depuis la 25eminute.
Le Racing n’y arrive pas
Alors que les Franciliens avaient l’objectif de prendre leur revanche contre le Leinster, ils se sont pris les pieds dans le tapis en quart de finale. Pourtant, le match aurait dû être plus facile lorsque Zack Holmes est renvoyé au frigo pour le reste du match. Mais tout s’est inversé, les ciels et blancs ont joué seulement à réaction et sans la possession du ballon. Et ce qui gâche la partition des joueurs c’est l’indiscipline et les erreurs. Deux cartons jaunes, trop de placages manqués et des pertes de balles qui ont coûté cher. Sur le carton jaune de Teddy Thomas en première mi-temps, le club a encaissé 12 points et permis aux toulousains de faire un mini break. Ils avaient tout pour réussir et malgré tout ils sont éliminés de la compétition.
Mention spéciale aux pépites toulousaines.
Cette victoire a été dédiée à Iosefa Tekori qui n’a pas pu participer à cette rencontre après le décès de sa mère. Mais cette absence a boosté les joueurs présents et encore plus lorsque l’ouvreur, maître à jouer des toulousains est expulsée. Le carton rouge est souvent signe de défaite assurée pour une équipe mais sur ce quart de finale, les rouges et noirs se sont révoltés et ont montré tout le cœur qu’ils avaient. Prévu en tribune, Lucas Tauzin a pallié la blessure de Yoann Huget au dernier moment. Mais Quel match, Quel baptême du feu européen pour l’ailier Champion du Monde -20. Il a été décisif de nombreuses fois sur ce match mais il est l’auteur du geste du match voire du week-end. Sur l’essai de Maxime Médard, il reçoit la balle de Romain Ntamack et sent Guitoune qui redouble derrière lui. À l’instinct, le jeune toulousain envoit une passe mi-chistera , mi geste incroyable en direction de son centre et permet le décalage. Depuis 14 matchs de championnat, son club est invaincu et à engranger un maximum de confiance. Cette confiance se montre sur le terrain et cette passe le prouve, une passe pleine d’audace et d’instinct qui réussit et envoie Médard dans l’en-but. En plus de cette passe magistrale, Tauzin réalise un match de grande classe avec des franchissements, un gros rendement défensif, des décalages créés, des courses et surtout de l’efficacité.
Et dire que ce n’est pas le joueur du match, c’est une nouvelle fois Antoine Dupont. Le prodige français a réalisé un match à nouveau de très haut niveau, c’est lui qui dynamise le jeu toulousain. Il marque un premier essai à la conclusion d’une action collective magique, il marque un nouvel essai en solitaire derrière un regroupement. Il a remplacé Holmes à l’ouverture après son exclusion et à ce poste il est encore à un très haut niveau. Pour son premier quart de finale européen, le demi de mêlée toulousain prouve son immense talent. Ces deux joueurs ont éclaboussé le match de tout leur talent mais c’est la victoire de tout un collectif et d’un staff.
Maintenant, il faut confirmer. Le Stade Toulousain a gagné le droit de jouer une demi-finale en championnat et en Coupe d’Europe. Le fameux doublé est-il dans les têtes ?
B.R